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Pêcher des achigans... et puis mourir

En ce samedi soir ensoleillé et chaud au possible (30 degrés au mercure à 18h00!), je n'avais qu'une envie : mettre mes waders et marcher dans la rivière pour me refroidir le corps et m'apaiser l'esprit. Je ne réussis mon pari qu'à moitié. La rivière était tellement chaude que je ne fus nullement tempéré, mais les achigans étaient au rendez-vous et cela fit du bien à l'âme. Cette portion de la rivière, je commence à la bien connaître. J'y vais depuis 5 ans environs et, en saison, je ne suis jamais revenu bredouille. Les achigans sont vifs, agressifs et mordent votre mouche avec régularité. C'en est presque trop facile, mais pour débuter la saison, c'est justement ce qu'il faut; un peu de confiance sous la forme d'une dizaine d'achigans acrobates et bien combatifs.

J'ai appris à connaître leur cachette et, ce soir, j'avais bien envie d'aller les en extirper pour un petit bonheur saturnien. Je fus servi. La rivière, comme je l'ai dit, était chaude et le niveau aussi bas qu'on le voit en août. Le fond de cette portion de la rivière est étonnement limpide et on y voit à plusieurs mètres devant soi.

Le temps de 3 ou 4 lancers, je tenais déjà un premier poisson, mais à voir le combat, je reconnu que j'avais ferré un crapet de roche. Bigre! il n'était pas vilain et tournait autour de la livre. Cela brisa la glace pour moi cette année et me mit en appétit pour le reste de la soirée. Il est important de noter que je remet tous mes poissons à l'eau, surtout que nous nous trouvons en plein dans la période de fraie pour l'achigan. Cela peut être contestable d'aller les déranger pendant cette période puisqu'ils sont en mode « attaque à vue » pour défendre leur nid et/ou leur progéniture. À cette période de l'année donc, je tente de raccourcir le combat pour empêcher que les poissons perdent trop d'énergie et ne puissent défendre leur rejetons convenablement par la suite.

Cette précision faite, je dois dire que la soirée s'est bien terminée avec une belle surprise, qui justement, me laissa une certaine amertume malgré tout. Arrivé près d'une structure du pont ferroviaire qui traverse la rivière, je lançai ma mouche un peu à l'aveuglette, car le soleil ne plombait plus à cet endroit et le reflet de l'eau me rendait incapable de voir le fond. Tout de même, l'endroit semblait bon et je pris effectivement un beau poisson : mon léviathan de l'année dernière. Comme quoi, la remise à l'eau ça peut fonctionner et procurer un plaisir renouvelé de saison en saison. J'espère toutefois ne pas l'avoir trop épuisé, car il (ou elle, je n'en suis pas sûr) doit être le plus gros géniteur de cette portion de rivière et je compte bien revenir pêcher ses enfants dans le futur.

Je vous laisse, encore un peu tremblant de ce dernier acte de pugilat fluvial, avec quelques clichés de la soirée.


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